La première scène m’a totalement happée. Le décor et le contexte saisis en quelques touches précises qui vont donner le ton et l’intrigue de tout le roman : les obsèques d’un grand chef d’orchestre, une femme au piano – sa fille – qui s’apprête à jouer l’Opus 77 de Chostakovitch. Et une question, que s’est-il donc passé pour que cette famille de musiciens virtuoses se délite ?

Comment s’accommoder de l’exigence d’excellence posée à tous les instants pour une épouse, pour des enfants dès leur plus jeune âge ? Dans cette lutte, il y a ceux qui s’effondrent et ceux qui s’élèvent. 

Inutile d’être musicien soi-même pour se laisser emporter par les tourments des relations familiales, finalement universelles. Beaucoup de justesse et de sensibilité dans ce roman habilement construit. L’auteur parvient à créer un suspens autour de cet événement qui a provoqué la rupture au sein de cette famille en apparence si brillante. 

Une lecture envoûtante.

Par ces précédents succès (La madone de Notre-Dame, Evangile pour un gueux), Alexis Ragougneau nous avait habitués au registre du roman policier. La transition est réussie. 

Alexis Ragougneau parle de son roman dans « Les livres ont la parole ».