Intense !

Dès les premières lignes, qui voient un groupe d’ados à bord d’un voilier repêcher le corps de l’un d’entre eux, le nouveau roman de Marion Brunet nous prend dans ses filets pour ne plus nous lâcher. Le mort, c’est Clarence, le meneur charismatique et solaire, celui dont l’aura cimente la bande depuis ses débuts, celui qui captive et attire Emma, la narratrice, depuis toujours.

Comment en est-on arrivé là ?

Au fil de chapitres haletants, à l’écriture brute, tendue, d’une concision admirable, le huis clos alterne le cauchemar présent, où les éléments se déchaînent, sans laisser le moindre répit aux personnages obligés de passer en mode survie, et les flashbacks révélateurs qui saisissent en quelques moments de vie choisis ce qui fonde une amitié et ce qui la détruit. Des portraits frappants de justesse, une lucidité sans concession sur la toxicité de certaines relations, une séquence cauchemardesque taillée dans le vif avec l’adresse et l’acuité redoutable de Marion Brunet : rien à enlever !