Dans le village de Montréal-la-Cluse, dans l’Ain, la postière, enceinte, est sauvagement assassinée de plusieurs coups de couteau. Une poignée d’euros est volée dans le coffre de la poste. Un sac et des traces ADN sont laissés sur place.
Un fait divers qui aurait pu rester dans l’ombre si Gérald Thomassin, jeune comédien en devenir, ne faisait partie des suspects, si l’affaire, plus de 10 ans après, n’avait pas encore désigné son coupable, si Gėrald Thomassin n’avait mystérieusement disparu depuis août 2019.

Contrairement à d’autres auteurs qui se sont essayé au genre, Florence Aubenas ne produit pas sa propre enquête mais dresse un état des lieux 10 ans après les faits. Au-delà de l’intrigue, l’intérêt premier repose sur la peinture sociale qu’elle dessine de cette vallée dédiée à l’industrie du plastique, une province au quotidien ordinaire comme il en existe tant et qui attire si peu l’attention.

Ce qui touche, c’est l’infinie humanité avec laquelle elle considère tous les protagonistes de l’affaire, élites ou marginaux, victimes ou suspects, sans compassion excessive mais avec une tendre empathie. Les sept années passées à enquêter, la confiance qu’ils lui ont accordée en sont le secret. 

Tout en ce récit concourt à une lecture envoûtante. Au final, il est étrange de se trouver comblé alors même que rien n’est élucidé.